Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/243

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Seront recompensez d’un riche diadême.
Mais lavez vos erreurs dans les eaux du baptesme.
Toy, princesse, dit-il, qui l’attens des docteurs,
Ou grossiers ignorans, ou malins imposteurs,
Qui refusent à Christ l’essence au pere égale,
Laisse d’un cœur contrit leur doctrine infernale.
Et toy, dit-il, Aurele, abandonne tes dieux,
Ou plustost tes demons, qui seduisent tes yeux,
Sous l’impuissant metal d’une trompeuse idole :
Et reçoy du seul dieu la puissante parole.
Tous deux humbles, courbez, et d’une ferme foy,
De Christ nous adorons la salutaire loy.
Il nous verse l’eau sainte, au nom des trois personnes
Puis nous dit : de vos chefs ce sont là les couronnes.
Parmy la cité vaste il entend des clameurs ;
Et va, d’un pieux zele, esteindre les rumeurs.
Dans une langueur douce Agilane plongée,
Ah ! De combien de maux le ciel m’a soulagée,
Dit-elle ! Et pour payer tant de secours puissans,
Que je luy dois de vœux ! Que je luy dois d’encens !
Amy, l’eau sainte a fait plus que la force humaine ;
A, pour la mort d’un frere, esteint toute ma haine.
Aux divines bontez je dois mille faveurs :
Et je t’en dois beaucoup. Aussi, tienne je meurs.
Puis sa voix foible adjouste, avant qu’elle se pasme ;
Je donne, à toy mon cœur, à Jesus-Christ mon ame.