Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/348

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Sur le siege de pourpre il la place à l’instant ;
Et baise avec transport sa main en la quittant.
Elle craint pour le roy, connoissant son audace :
Et ne peut redouter le mal qui la menace.
Il monte en mesme temps son coursier indompté ;
Et court où le combat est encor disputé.
Cependant de l’enfer la malice confuse
A regret void Clovis triompher de leur ruse :
Vers Auberon depute Astarot le trompeur.
L’esprit se forme un corps d’une molle vapeur :
Et s’en fait aussi-tost l’agreable figure,
Les ailes, la souplesse, et l’habit de Mercure,
Dont il a mille fois le visage emprunté,
Pour tenir l’enchanteur sous leurs loix arresté.
Dans le bois il le trouve, où soigneux il essaye
De guerir d’Albione et la rage et la playe :
Où de ses mesmes soins il assiste Yoland,
Dont le beau sang se perd, de l’épaule coulant.
Auberon, que fais-tu ? Laisse-là de ces belles
Les blessures, dit-il, plus grandes que mortelles.
Moy-mesme en ce besoin je veux te soulager.
Mais leur plus doux remede, est de les bien vanger.
Quoy ? Tu laisses Clovis maistre de la chrestienne ?
Et sa force aujourd’huy triomphe de la tienne ?
Dijon est sous ses loix : tout se rend, ou le fuit.
Clotilde est en ses mains : Amalgar la conduit.