Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/349

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Elle va dans le camp, pleine d’aise et de gloire,
Où le prince l’envoye, en poussant sa victoire.
Ce dessein par ton art doit estre prevenu.
Prens du duc de Melun le visage connu :
Et sous cette semblance, enleve la princesse,
Où jamais de Clovis le chemin ne s’addresse.
Dans un antre desert, cache à tous les mortels
Sa trop grande beauté, fatale à nos autels.
Mercure prend les sœurs ; dans la Vauge les porte.
Auberon se transforme ; et prend la mine accorte,
Et les armes d’Aurele, et l’œil estincellant.
Puis il monte empressé le cheval d’Yoland.
Sa course attaint le char, d’une prompte vistesse,
Avant que dans le camp arrive la princesse.
Amalgar, luy dit-il d’un ton remply d’effroy,
Va t-en avec ta troupe au secours de ton roy.
Nostre camp n’est pas loin : j’auray soin de la reine.
Son beau teint se ternit d’une pasleur soudaine.
Alors aux loix du duc les fiers gaulois soumis,
D’un cours precipité cherchent les ennemis.
Clotilde épand des pleurs à la triste nouvelle.
Le beau char arresté reçoit le feint Aurele.
Aux pieds de la princesse il s’est desja placé,
Pres des chevaux persans, sur un siege avancé.
Des resnes desja maistre, il branle sa houssine.
Aussi-tost, comme on peint la triste Proserpine,