Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/365

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L’infame, le bourreau, le meurtrier inhumain,
Qui trempa dans ton sang son execrable main ?
Alors levant les yeux, il void que le monarque
Endossoit à l’écart les armes qu’il remarque.
Ah ! Le voila, dit-il d’une effroyable voix,
L’assassin d’Agyric : puis s’enfuit dans le bois.
En peu d’heure il retourne. Une brigade armée
Accompagne ses pas, de vangeance enflammée,
Qui vient fondre sur luy, pour vanger cette mort.
Clovis monte Aquilon, pour repousser l’effort.
Genobalde, Lisois, Ulde, Arderic, Aurele,
Souffrent le premier choc, et fermes dans la selle,
Aux guerriers opposez font vuider les arçons,
Et renversent l’orgueil des plus rudes saxons.
Clovis, le fer en main, aux plus vaillans s’attache :
A son glaive rompu fait succeder sa hache :
Abbat armes et bras ; et fait de tous costez
Fremir l’œil des saxons de ses coups redoutez.
Quatre dé-ja sanglans s’écartent de la presse.
Le monarque s’anime, et les poursuit sans cesse.
Les autres, par les francs battus de toutes parts,
Prennent pour leur salut l’exemple des fuyards.
Clovis aspre au combat, en suivant la déroute,
Arrive avec ses chefs dans une large route,
Où paroist sur un char par six chevaux conduit,
Le fier Algerion, dont la grandeur reluit