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Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/408

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Le monarque des francs entend de loin ces cris :
Et croit que par le dos l’ennemy l’a surpris.
Il ne peut d’Arderic craindre la perfidie.
Mais Cloderic, d’une ame insolente et hardie,
Se tourne, et luy jettant un regard furieux :
Par ton trépas, dit-il, je viens vanger nos dieux,
Qui rendent contre toy nos fureurs legitimes,
Pour leur avoir, ingrat, refusé des victimes.
Les francs quittent ton joug, et me veulent pour roy :
Et l’empire gaulois m’appartient mieux qu’à toy.
Puis il veut par ses coups soustenir son audace.
Traistre, répond Clovis, honte de nostre race,
Voila doncque ce crime où tu t’es engagé,
Dont j’ay receu l’advis, que j’ay trop negligé.
Mais je m’en vay punir ta rage déloyale,
Trop heureux de mourir par une main royale.
Soudain sur Cloderic il pousse son coursier :
Et desja dans le flanc luy plonge son acier.
Tous les jeunes guerriers courent contre le traistre :
L’arrachent de fureur aux fureurs de leur maistre.
Varoc avec Voltrade à ce bruit accourant,
De ce trouble ne sçait nul sujet apparent.
Adolfe se retourne, et Guerpin le consulte :
Puis d’égale vistesse ils courent au tumulte.
Soudain fondent sur eux ubiens et saxons.
Clovis plein de courroux, haussé sur les arçons,