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Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/504

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Clovis void que Remy perd la force et l’haleine :
Et veut que Vaast s’approche, et succede à sa peine.
Severin le soulage : et tous deux à la fois
Versent l’eau salutaire aux gendarmes françois.
Cependant le grand roy de la presse le tire ;
Et veut que sur un siege à l’écart il respire.
Puisque le ciel, dit-il, nous donne ce loisir,
Tu pourras contenter mon curieux desir.
De ces riches tissus conte moy les histoires ;
Et quels illustres chefs ont gagné ces victoires.
Dieu seul, luy répond-il, triomphe en ces combas :
Et sa force a paru mille fois icy bas,
Où les siens reclamant ses faveurs secourables,
Ont dompté par la foy des troupes indomptables.
Sur le nombre il fait voir ce que sa force peut.
Car celuy qui fait tout, deffait tout quand il veut.
Et qui met son espoir en la bonté supréme,
A soudain dans ses mains la force de Dieu mesme.
Tu dois bien, ô grand roy, reconnoistre en ton cœur,
Que par ta seule foy luy seul t’a fait vainqueur.
Voicy donc de la foy la premiere victoire.
C’est le fameux combat, qui courronna de gloire
Le fidele Abraham, le pere des croyans.
A l’envy de son fer, voy ses yeux flamboyans.
Avec trois cens guerriers, aux ombreuses vallées,
Il rompt, de quatre rois les forces assemblées :