Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/505

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Fait sentir sa fureur au dos des fugitifs ;
Et delivre cinq rois, et vaincus et captifs.
Icy, dans l’ocean, la divine vangeance
Du cruel roy d’Egypte engloutit la puissance.
Voy les soldats nageans, et leurs tristes drapeaux,
Qui flotoient dans les airs, et flotent dans les eaux.
Voy les superbes chars, armez de faux tranchantes,
Qui fondent sous l’amas des vagues triomphantes.
Le prince, encore assis, à demy renversé,
Voyant dé-ja son siege en l’abysme enfoncé,
Tend les bras à l’hebreu, qui sauvé de sa rage,
Dé-ja bénissant Dieu chante sur le rivage.
Grand exemple aux tyrans, si Dieu punit ainsy
L’invincible fureur d’un orgueil endurcy.
Là, du grand Josüé la parole puissante,
Rend de l’astre du jour la course obeïssante,
Qui suivant de son tour les ordinaires loix,
A sa chaude poursuite eut dérobé cinq rois.
Admire de la foy les forces estonnantes.
Icy, par le seul bruit des trompettes sonnantes.
Ce grand chef des hebreux fait tomber en sept jours,
De Jericho la fiere et les murs et les tours.
Et sçache, ô ! Puissant roy, que tu verras de mesme
S’abbattre sous tes vœux les hauts murs d’Angoulesme.
Icy, du tout-puissant Gedeon suit les loix :
Et de trois cens guerriers fait un habile choix.