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Donner de la force à l’ennemi est une trahison.

L’opinion publique désigne deux hommes comme pouvant occuper la présidence du pouvoir exécutif : Grévy et Gambetta.

L’un et l’autre peuvent être utiles. En ce moment la nomination du premier semble être celle qui réunirait le plus d’adhésions. Que l’on nomme Grévy : d’ailleurs les pouvoirs du président d’une République démocratique ne peuvent être que de courte durée. Il lui faudra un successeur. Trois années de durée sont suffisantes : 1879, 1880, 1881, années critiques passées sous la haute direction politique d’un républicain convaincu et assez énergique pour ne plus laisser aucun espoir à la réaction. La République sera établie en France pour toujours ; nous ne serons plus dans cette situation que trop de gens regardent encore comme un interrègne.


V. — les futures élections sénatoriales


Quelles surprises nous réserve cet article de la constitution qui donne cent mille fois moins de souveraineté à l’habitant éclairé des grandes villes qu’à celui du plus petit des hameaux où il ne pénètre aucun rayon de lumière intellectuelle ! Quoi qu’il arrive la réaction sera impuissante.

Supposons, ce qui est improbable, qu’elle triomphe aux élections sénatoriales et qu’elle continue à être la majorité au Sénat : la réaction ne serait que ce qu’elle est aujourd’hui ; impuissante à faire le mal et empêchant le bien. Rendant de plus en plus nécessaire la réforme des imperfections constitutionnelles, réforme qui à la date fixée, date très-proche, serait d’autant plus radicale.

Cependant, ne nous le dissimulons pas, le moment critique arrive ; les élections sénatoriales auront une portée immense. Ce n’est pas l’année 1880 que nous devons craindre, mais les derniers jours de