Aller au contenu

Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et comme pour me torturer à plaisir, en regard de ce que je renais de voir là, j’inventoriais aussi : la pendule dorée, les meubles d’acajou, les bons grands fauteuils bien rembourrés, le luxe de la loge de mon suisse…

C’était affreux, Aline, ce que j’éprouvais !



XIV


La pensée de sortir Marie de cette intolérable situation ne me quitta plus. Par quels moyens, je ne le savais pas encore, mais il était bien impossible que je ne les trouvasse pas… Son bonheur importait à mon bonheur, à mon repos : désormais, je le sentais, je ne pourrais plus jouir du bien-être, des superfluités, des fastueuses distractions attachées à ma position, sans que l’idée de celle de la pauvre Marie n’empoisonnât tout !

Qu’alors, mon Dieu, j’aurais eu besoin d’une amie avec laquelle je pusse m’épancher, et qui, plus éclairée, plus sensée que moi, m’eût conseillée et dirigée !

Je vous ai retrouvée trop tard, chère Aline ! dit, en tendant affectueusement la main à madame de Rivers, la charmante jeune femme. Ce n’est que plus d’une année après ceci qu’un soir, assises par hasard l’une près de l’autre chez le duc de L***, nous causâmes, et découvrimes à notre mutuelle joie que nous nous con-