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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/103

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naissions de vieille date… que vous, jeune fille de quatorze ans, et moi enfant de sept ans alors, nous avions habité un an sous le même toit au Sacré-Cœur.

Dans mon isolement de toute autre bonne amitié, je m’adressai à mon seul confident. D’ailleurs Saint-Jean, si je ne lui disais pas tout, de peur qu’il ne me chapitrât… pouvait m’aider au moins à améliorer le sort de Marie ; je lui demandai si elle était instruite de la mort de mon père.

— Oui, madame, me dit-il. Je lui ai donné connaissance de la mort de M. le marquis, parce que j’avais des raisons de supposer… de craindre que la pension pourrait cesser avec lui, et… si ce malheur était arrivé, il fallait bien que peu à peu j’y préparasse Marie… J’en perdais la tête d’inquiétude !…

— Eh bien, lui dis-je en souriant, tu porteras ce soir mille francs à Marie. C’est le premier quartier de la pension que lui a laissée le marquis de Lestanges.

— Oh ! madame… je comprends… Mais c’est trop ! c’est trop ! s’écria-t-il.

— Pas un mot de plus, mon bon Saint-Jean… Je le puis… et ne fais strictement que mon devoir… Tu le sais bien !

Mais, en serrant dans ses mains tremblantes de joie le petit rouleau que je lui avais remis :

– Madame, me dit-il avec un air, un accent intraduisibles, votre généreux cœur le voudra toujours,