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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/105

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aussi ardemment qu’une visite à la rue Saint-Dominique.

La première fois que je revis Marie, heureuse de la pensée que sa position était déjà améliorée, le cœur moins triste, je fus moins troublée, plus naturelle ; je n’effrayais plus les enfants… j’apportais au petit Jean une boîte à dessiner bien garnie, à la gentille petite Thérèse des joujoux et des bonbons, et depuis lors, mon arrivée était toujours saluée par des cris de joie.

Car j’y allais souvent. Ma bienheureuse idée des dentelles m’en fournissait d’inépuisables et spécieuses occasions. Je trouvais toujours Marie seule ; comme sa pauvre mère, elle vivait tout à fait retirée dans son intérieur, uniquement occupée de son travail et de ses enfants : quelquefois j’entrevoyais sa belle-mère, qui par discrétion se retirait aussitôt, et son mari était tout le jour à son atelier.

Après les premières visites, l’habitude de me voir amena moins de gêne de la part de Marie vis-à-vis de moi, qui, d’ailleurs, faisais tout ce que je pouvais pour effacer la distance qu’elle établissait, bien contre mon gré, entre nous… Mais à chaque instant surgissaient tout naturellement, de l’étrangeté de nos rapports, des embarras pour moi.

Une fois elle me demanda mon nom pour inscrire les objets de prix, me dit-elle, que je lui confiais.

— Hélène, répondis-je.

Elle contint un mouvement de surprise, et écrivit le