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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/113

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était occupé d’elle… aimante aussi, pleine d’une douce prévenance, d’égards, de soins aussi ; et autour d’eux se groupaient deux anges, leurs bien-aimés enfants !…

Aline, le pauvre logement de la rue Saint-Dominique ne me semblait plus si vide, si dénué… Jamais je n’avais possédé, moi, de tels trésors !

Six mois s’étaient écoulés ainsi,

Quelques traits encore, et j’en aurai fini avec l’esquisse de celle existence poétique que me créait dans l’ombre l’accomplissement d’un devoir !

Depuis que je connaissais Marie, j’avais remarqué qu’elle et ses enfants étaient constamment habillés en gris : c’était l’été ; le petit Jean portait une blouse de toile écrue, un pantalon pareil, une ceinture de cuir noir ; la petite Thérèse, une robe de mousseline de laine grise, un col d’organdi à large ourlet, un tablier noir ; la mère était exactement vêtue de même, et tout cela bien fait, de bon goût, d’une propreté éclatante.

Je demandai un jour en riant à Marie si elle et ses enfants étaient voués au gris ? Elle rougit beaucoup, et après un instant d’hésitation elle répondit en s’efforçant de sourire :

— J’ai profité d’une bonne occasion sur le prix de cette étoffe, et j’ai acheté tout ce qu’il y en avait pour habiller ma petite fille et moi.

Mais avant qu’elle eût achevé, sa rougeur, son embarras, avaient fait jaillir la lumière à mes yeux… Tout m’était révélé ; noble Marie ! Elle et ses enfants por-