Aller au contenu

Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ce donc que ces malheureux papiers qui compromettaient tant Julien ?…

Je le demandai avec anxiété à Marie.

— Je ne le sais pas au juste, me répondit-elle, mais voici ce qu’il en est : Il paraît (car moi je ne puis juger, et ne m’occupe pas de ces choses-là) que le gouvernement ne fait pas le bonheur de la France, que tout le monde regrette à présent celui de l’empereur, et qu’on voudrait replacer son fils sur le trône.

Et d’après ce que j’ai compris ce matin, ces papiers saisis par le commissaire de police sont quelques feuilles d’une brochure qui signale les torts qu’on se croit en droit de reprocher aux Bourbons, en même temps qu’elle fait un appel aux partisans du duc de Reichstadt qu’on voudrait mettre à leur place. Julien avait rapporté chez lui deux ou trois épreuves de ce livre à la composition et au tirage duquel il a travaillé bien avant dans la nuit, et ailleurs qu’à son imprimerie ordinaire.

— Mon Dieu ! dis-je désolée de tout ceci, puisqu’à présent Julien n’est plus obligé de se tuer à travailler autant pour gagner un peu plus peut-être, comment prend-il en dehors de ses occupations journalières un travail qui l’expose ?

— Mais ce n’est pas du tout pour de l’argent que lui et ses amis travaillent à cela ! s’écria-t-elle, c’est de cœur, c’est avec la conscience qu’ils font bien ! Chacun d’eux contribue gratuitement, par tous les moyens qui