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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/134

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mes prières. C’est la raison et l’équité qui me font le devoir de m’intéresser à Julien et à sa femme, et le vôtre est de me seconder.

— Allons donc, vous êtes réellement divertissante.

— Je le serai moins tout à l’heure… répondis-je froidement. Et d’abord, cet homme pour lequel j’intercède auprès de vous… c’est le mari de ma sœur.

— Vous devenez folle !… votre ouvrière en dentelle est… comment dites-vous ?

— La fille de mon père, continuai-je avec calme. Sa naissance est une mauvaise action de la jeunesse du marquis de Lestanges…

— Charmant ! charmant ! s’écria M. Duval en partant de rires forcés et moqueurs. Ah ! par ma foi, s’il me fallait m’affubler de toutes les mauvaises actions de ce genre que peut avoir commises mon père, nous serions au grand complet vous et moi, ma chère ; c’est trop bouffon, parole d’honneur.

— Et, ce n’est pas tout encore… repris-je, impitoyable aussi à mon tour. Le mari de ma sœur… Julien Thibaut, l’ouvrier imprimeur… est votre cousin germain, monsieur… Voyez à présent si vous voulez le laisser en prison.

Mes pauvres amis étaient vengés, Aline… Jamais, jamais je ne pourrai vous rendre l’effet produit par cette découverte sur le visage de M. Duval. L’expression d’insouciance, de gaieté railleuse qui animait sa physionomie depuis le commencement de notre con-