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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/142

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ces, quand intérieurement j’étais démoralisée, je ne savais que faire, que résoudre ! À qui m’adresser à présent ? Quel moyen au monde employer ?

Ni elle, ni moi, nous n’en savions pas le premier mot ! Et le temps passait… Deux heures s’étaient écoulées de puis son arrivée, déjà deux heures de perdues… Elle se mourait d’inquiétude de son pauvre mari dont elle espérait trouver chez elle des nouvelles : ses enfants aussi qu’elle avait laissés seuls… Tout cela me déchirait le cœur.

Et il fallut pourtant la laisser partir seule, hélas ! je n’osai pas la reconduire dans ma voiture… J’envoyai chercher un fiacre, et elle me quitta en emportant ma promesse que dans une heure je la rejoindrais.

Après son départ tout mon courage s’évanouit.

En présence des nécessités de la position de mes malheureux amis, et de mon impuissance à y suffire, j’eus un moment de désespoir à me briser la tête contre les murs. En vain j’invoquais mes souvenirs : j’avais de nombreuses connaissances, des admirateurs, je n’avais pas un ami… pas un être à qui je pusse dire : Aidez-moi !

En vain je regardais autour de moi… personne, personne ! Mon protecteur naturel, mon conseil, mon soutien dans la vie me manquait… Je venais de perdre la dernière illusion sur l’homme auquel mon sort était lié… Je me sentais seule sur la terre !

Mon regard désolé s’éleva plus haut… Je demandai à