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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/143

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celui qui ne laisse jamais aucune prière sans consolation, sans espérance, d’avoir pitié de nous… Et lorsque je rejoignis Marie, j’avais retrouvé confiance et courage !

Là, j’appris de sa bonne belle-mère, qui avait suivi à pied, jusqu’à la préfecture de police, le fiacre qui entraînait son malheureux fils… ( je vous dis que tout cela était déchirant) que Julien avait été mis immédiatement au secret. Nous ne savions ce que c’était, et quand elle nous l’eût expliqué, nous fondîmes en larmes.

Mais madame Thibaut avait plus d’expérience que nous, elle pleurait moins et agissait. Déjà elle était allée consulter un avocat, et elle devait le revoir le lendemain pour savoir ce qu’il aurait pu apprendre de l’affaire de Julien.

Hélas ! elle était très-grave. En même temps que lui, onze personnes avaient été arrêtées et traitées avec la même rigueur.

Cet avocat, Me Ch***, était un jeune homme, un de ces nobles cœurs qui ne comptent ni avec la pesanteur de la lâche, ni avec les difficultés du succès ; et avec la généreuse exaltation de la jeunesse, il se dévoua corps et âme à notre cause ; il nous fut bon, consolant, nous guida, nous indiqua les démarches que de notre côté nous devions faire pour venir en aide à son zèle ; car à la défense de l’accusé se borne la part active accordée à l’avocat !