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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/15

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furent approuvées par acclamation. Et, à la prière d’une curieuse jeune femme, M. le prince de B***, qui avait eu l’honneur, dit-il, d’accompagner madame la duchesse de G***, décrivit d’une manière très-satisfaisante la coupe de son habit, couleur pensée des Alpes ; la forme un peu excentrique, mais d’une grande distinction, de son chapeau de pluche blanche à passe fermée sous le menton, à calotte ronde, entourée d’une Fernand-Cortès de petites têtes de plumes blanches :

— Elle était charmante ! charmante ! s’écria-t-il.

— Pauvre femme comme cette horrible petite vérole l’a changée ! fit observer charitablement une des amies intimes de la duchesse…

— Mais elle est encore très-belle ! répliqua vivement le prince de B ***.

— Hélas ! ce n’est plus que la pâle copie d’un ravissant portrait !… Je ne puis encore me faire à cet affreux changement ! dit-elle d’un accent pénétré.

— Incontestablement, dit M. de L***, ce type merveilleux de l’éternel jeune homme, de l’élégance, des manières aristocratiques, et, à soixante ans, resté quand même une autorité consultée ; incontestablement les honneurs de la matinée appartiennent à la jolie madame Duval, elle a eu un succès fou ! Son coupé anglais, son attelage isabelle, qui sortaient pour la première fois, sont du meilleur goût, et…

— Dites donc fabuleusement beau ! interrompit le