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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/164

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souffrir. Dans tout ceci qu’avais-je donc fait ? Pas de mal, un peu de bien ! Julien Thibaut était sauvé, Dieu mercil mais sans que j’eusse révélé à quel titre je m’intéressais si vivement à lui et à sa famille, sans qu’enfin il en coûtât un sacrifice aux orgueilleuses susceptibilités de M. Duval. Son injustice me révoltait !



XXI


Malheureuse, isolée dans mon intérieur, je me rejetais encore une fois avec frénésie dans le tour. billon du monde. D’ailleurs, là je me retrouvais avec celui dont l’affection, le tendre intérêt étaient devenus mes seuls biens, qui sans cesse se trouvait sous mes pas pour m’apercevoir un instant, danser quelques contredanses avec moi, sentir ma main trembler dans la sienne, et me demander bien bas ; Où irez-vous ? que ferez-vous demain ?

Nos bons jours étaient ceux où nous parvenions à nous rejoindre à la promenade : le voir, lui parler à la dérobée, échanger nos pensées dans nos lettres, ce bonheur me consolait de tout, je ne désirais rien de plus. L’idée de trahir mes devoirs, de former une liaison coupable, ne m’était pas venue, Oh ! non, il y a de la candeur, de la pureté dans un premier amour !

Mais le cæur garde mal ses secrets ! le mien fut pénétré…