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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/173

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Ma mère se leva et sortit aussitôt.



XXII


Je demeurai terrifiée… Je compris à l’instant quels dangers menaçaient ce malheureux jeune homme contre lequel je venais d’exciter le courroux de la marquise de Lestanges… Je courus après elle pour lui promettre tout ce qu’elle voudrait, tout ce qu’elle exigerait, car j’avais peur pour lui… En traversant le salon je me trouvai arrêtée par M. Duval.

Qu’avez-vous eu avec votre mère, Hélène ? me demanda-t-il.

— Mais, rien… répondis-je.

— Allons donc ! Elle sort de votre appartement, elle paraît tout agitée et m’a dit à peine deux mots sous le vestibule, où nous nous sommes rencontrés ; de quoi s’agit-il donc entre vous ?

— Ma mère, répondis-je embarrassée, veut dominer toujours, et sur toutes choses… et enfin je ne suis plus un enfant…

— Vous êtes encore d’âge à recevoir des conseils, et vous avez très-tort d’indisposer votre mère ; elle m’est utile, fort utile.

— Cela n’est pas une raison pour tout souffrir…

— À vos yeux, peut-être interrompit-il avec humeur ; mes intérêts ne vous touchent guère, je le sais