Aller au contenu

Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bien ! Mais si vous ne m’êtes bonne à rien dans les démarches que je fais pour conquérir l’importance sociale à laquelle ma grande fortune me donne des droits, au moins ne devriez-vous pas dégoûter les gens qui s’en occupent !

— Je ne sais en vérité sur quoi portent vos reproches ! dis-je, en retenant à grand’peine mes larmes.

— Ah bah ! vous ne sentez, vous ne comprenez rien ! La marquise de Lestanges a beaucoup de crédit, elle l’emploie à mon profit, et je vous répète que vous avez tort, mille fois tort de contrarier votre mère, entendez-vous ?… Hier encore elle est allée au château, elle a été chez tous les ministres ; elle a remué ciel et terre pour obtenir que je sois compris dans la promotion de pairs qui aura lieu pour la fête du roi ! Et c’est précisément le moment que vous choisissez pour la contrarier, pour faire de l’opposition à ses volontés ?… C’est abominable ! Vous avez un détestable caractère, Hélène, vous me forcez à vous le dire !

Et M. Duval disparut en refermant la porte avec violence.

— Oh ! oui, bien certainement, je suis la plus malheureuse des femmes ! m’écriai-je en sanglotant ; entre ma mère et mon mari, je suis seule et sans ami dans le monde.

C’est ainsi, Aline, que sans cesse froissée, rebutée par ceux que j’aurais voulu aimer, j’ai été entraînée à chercher ailleurs l’indulgente tendresse qu’ils me re-