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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/22

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vant le domestique qui se disposait à l’annoncer, une svelte et gracieuse jeune femme, à la taille flexible comme un roseau, couronnée de fleurs, dans une ravissante toilette du soir, et dont les pas légers effleuraient à peine la terre.

— Soyez la bienvenue, chère Hélène ! dit affectueusement madame de Rivers ; vous semblez une vaporeuse apparition dans ce salon désert… Mais où donc allez-vous si belle, si resplendissante ?

— Aux Italiens d’abord, et je viens vous demander si vous voulez m’accompagner.

— Ma bonne Hélène, j’avais disposé autrement de ma soirée…

Tancredi… madame Malibran… c’est irrésistible cela, chère !…

— C’est bien tentant !… mais…

— Mais… vous ne vous en souciez pas ! dit la jeune femme en faisant une petite moue moqueuse.

— J’irai, si cela vous est bien agréable, chère Hélène…

— Ce qui m’est agréable, répondit-elle avec vivacité, c’est d’être avec vous, et si au moins vous voulez de moi… je resterai, nous causerons, ou nous ferons de la musique ensemble.

— Et vous une sacrifieriez sans regret votre soirée, Hélène ?… Votre jolie toilette serait pour moi seule ?…

— Je vous ferai cet immense sacrifice, Aline ! répondit en riant aux éclats l’élégante jeune femme.