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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/23

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Et elle s’installa résolûment sur une chauffeuse bien basse, en arrondissant autour d’elle avec une complaisance enfantine, sa robe de gaze rose garnie de trois bauts volants.

— Quel charmant caractère vous avez, ma gentille Hélène ! dit madame de Rivers en lui tendant affectueusement la main.

Une de ces bonnes causeries intimes du coin du feu, s’établit aussitôt entre les deux femmes.

— J’avais déjà eu de vos nouvelles ce matin, reprit madame de Rivers.

— Vous avez vu ma mère ?

— Non, par plusieurs de vos admirateurs du bois…

— Ils y étaient tous !… répondit-elle avec une malicieuse gaieté.

— Il n’est bruit que de vos triomphes…

— Qui donc a médit de moi ?… Dites, dites vite, Aline !

— Vous avez été suivie, entourée, et… impitoyablement coquette… Est-ce la vérité ?

L’étourdie partit d’un de ces joyeux rires d’enfant enchanté d’avoir fait une bonne espiègerie.

— Oui, oui, c’est vrai ! s’écria-t-elle.

— Mais cela est fort mal ! fit avec un petit geste de menace madame de Rivers.

— Ne me grondez pas, Aline, cela m’amuse, me distrait quelquefois un moment !… dit-elle en passant