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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/26

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— Oui, vous dites vrai, Aline, pauvre, misérable Hélène, sacrifiée à la fortune, à la vanité !… Avec vous, je le sais bien, chère ! dit-elle avec une inflexion caressante, je puis penser tout haut… eh bien ! vous allez pénétrer avec moi dans mon intérieur de famille… dans les réalités de ce bonheur si envié. Après, après vous me plaindrez, vous ne direz plus, vous, que je suis une heureuse femme !



III


— Et d’abord, en remontant aux jours de mon enfance, ces jours, les seuls heureux bien souvent que nous accorde la parcimonie du sort, je chercherais en vain du bonheur, de riants souvenirs !

Le caractère froid, tout positif de ma mère, les traditions qu’elle avait conservées de son éducation, de sa jeunesse, excluaient chez elle ces adorables faiblesses maternelles qui rendent si douce aux enfants leur entrée dans la vie : les dorloteries, les gâteries, les caresses surtout, que j’appelais instinctivement, je ne les ai pas connues !…

Ma mère m’élevait comme elle avait été élevée, peut-être même avec plus de soin, moins d’indifférence : s’occuper de moi plus qu’elle ne le faisait, ne lui tombait pas à l’esprit.

Elle m’aimait à sa manière, non à la mienne… La