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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/41

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La première impression cependant avait été favorable : M. Duval, vous le savez, est mieux que mal, et j’étais tout étonnée de lui trouver l’air presque d’un jeune homme, quoiqu’il eût trente-deux ans… parce qu’à seize ans, vous vous rappelez bien encore cela, trente ans vous semblent le point d’arrêt entre la jeunesse et la vieillesse !

Pendant les quinze jours qui, à partir de ce moment, précédèrent notre mariage, M. Duval vint tous les soirs faire la cour à ma mère ; ceci est la lettre du fait, Aline, toutes ses grâces, tous ses soins s’adressaient à ma mère. Mais comme personne ne s’était jamais occupé de moi, et que non plus je n’avais aucune idée alors que les choses se passassent quelquefois autrement… je trouvais cela tout simple.

Je ne vous ferai pas la description des magnificences de la corbeille, des pompes de la cérémonie, tout cela fut matériellement fort beau… vous le pensez bien ; mais rien de tout cela n’intéresse plus mes souvenirs.

Une seule circonstance est restée profondément gravée dans ma mémoire : sans qu’il me soit possible encore de m’expliquer comment cela se fit, je perdis mon anneau de mariage dans le court trajet de l’autel où je venais de le recevoir chez ma mère. On le fit chercher, il ne se retrouva pas !

En rentrant de l’église, on me débarrassa de mon attirail de mariée et aussitôt on se mit à table, tout à