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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/50

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même impression… Nous restâmes quelques instants en silence. La première je le rompis :

— Assieds-toi, mon bon Saint-Jean, lui dis-je, assieds-toi… Je le veux… j’ai à te parler longuement.

Saint-Jean, repris-je, mon père en mourant m’a chargée du pieux devoir d’acquitter une dette envers une personne qui m’est encore inconnue. Il m’a dit seulement que je devais m’adresser à toi.

L’étonnement, une satisfaction profonde, se peignirent sur son visage vénérable.

— Oh ! s’écria-t-il en élevant ses bras vers le ciel, c’est l’ange qui est là-haut qui lui a inspiré cette bonne pensée ! Dieu vous bénira, madame ! ajouta-t-il en fixant son regard sur moi avec une inexprimable tendresse.

— Mon bon Saint-Jean, repris-je, cette personne que mon père a voulu désigner, où habite-t-elle ?

— À Paris, madame.

— Comment se nomme-t-elle ?

— Marie.

— Quel âge a-t-elle ?

— Vingt-trois ans.

— Comment est-elle ?… Est-elle bien ?…

— Elle est jolie, madame, et l’air noble, ah !

— A-t-elle été bien élevée ?

— Oh ! oui madame. Sa mère était la plus digne des femmes !

Et ces réponses, qui concordaient avec mes désirs secrets, me faisaient un bien !