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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/52

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que celle-ci ; dans la circonstance que vous voulez connaitre, ses intérêts, sa considération, son bonheur, son repos, n’ont été ni compromis, ni troublés… C’est un simple fait, à peine compté par elle, qui s’est passé dans l’intérieur du château de madame votre grand’mère paternelle, et dont le secret a été enseveli à jamais dans les murs d’une mansarde à Paris…

Le récit de ce fait, le voici :

Thérèse Hubert était la fille d’un des fermiers de M. le marquis de Lestanges, votre grand-père, et sœur de lait de madame la chanoinesse Hélène, votre tante, madame.

Thérèse, toute petite fille, fut prise au château pour amuser mademoiselle d’abord ; elle y resta ensuite pour lui servir d’émule dans ses études : douce, studieuse, appliquée, Thérèse profita avec fruit des leçons qu’elle recevait en commun avec mademoiselle, d’une gouvernante instruite, que madame la marquise avait fait venir de Paris.

Ceci se passait pendant la révolution.

M. le marquis avait émigré en 1793, en emmenant avec lui le comte son fils, M. votre père, madame, alors âgé de vingt ans. Les biens du chef de M. le marquis furent saisis révolutionnairement. Madame la marquise, pour pouvoir conserver sa fortune personnelle, un toit et du pain à ses enfants, à son mari aussi, demanda et fit prononcer contre lui le divorce. Madame, tout cela se passait ainsi en ce temps-là !