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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/56

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de mille louis, pour lui procurer un établissement convenable.

Il ne vint pas plus à l’esprit de madame la marquise, qu’il n’était venu à celui de M. son fils, qu’une autre réparation fût possible… À ses yeux, comme aux siens, l’évaluation du préjudice causé était large et généreuse, telle qu’il convenait à un homme de son nom de la faire ; il subissait noblement les conséquences de sa légèreté, condamnable sans doute, mais excusable à son âge : dans tout cela, il y avait eu du malheur… Si Thérèse Hubert fût restée à la ferme de son père, ces conséquences désagréables eussent été épargnées à tout le monde ! pensait madame la marquise.

Après la réception de la lettre de M. son fils, ce fut moi qu’elle chargea de lui envoyer Thérèse dans son oratoire, où elle allait l’attendre.

Thérèse arriva empressée, comme toujours, de se rendre aux ordres de madame la marquise.

— Thérèse, lui dit-elle avec sévérité, j’aurais pensé que les principes qui vous ont été inculqués depuis votre enfance vous auraient préservée de tomber dans le vice…

— Oh ! mon Dieu… mon Dieu ! s’écria la jeune fille avec égarement en élevant son regard désolé vers le ciel.

— De tomber dans une pareille faute ! reprit madame la marquise en remarquant la pâleur mortelle répandue sur le visage si jeune, si candide de la pau-