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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/57

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vre créature qui, tremblante comme une feuille, se soutenait à peine.

Votre conduite est très-blâmable… ajouta-t-elle, mais enfin je laisse à votre conscience le soin de la juger… Venons au fait : le marquis de Lestanges répare noblement vis-à-vis de vous le tort causé… Il vous donne une dot de vingt-quatre mille livres : jetez les yeux autour de vous, voyez parmi les hommes de votre condition qui vous voulez choisir pour être votre mari.

— Personne… répondit-elle d’une voix brisée.

— Hé ! que prétendez-vous faire ?

À cette demande, elle ne répondit pas, les paroles ne pouvaient sortir de ses lèvres mourantes…

— Parlez !… répondez !… ajouta avec autorité madame la marquise.

À cette voix toujours si respectée, la jeune fille tomba à genoux, et les mains jointes, frémissante, folle de douleur :

— Grâce ! madame la marquise, grâce… vous, au moins, ayez pitié de moi ! s’écria-t-elle à travers les sanglots.

— Je ne veux pas vous abandonner, Thérèse… mais soyez raisonnable, conformez-vous à mes avis.

— Pour dernier bienfait, continua la malheureuse enfant d’un ton suppliant, donnez-moi les moyens d’aller à Paris cacher ma honte et mon malheur !…

– Pourquoi à Paris ?… quels sont vos projets ? demanda sévèrement madame la marquise.