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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/58

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— Parce que là je trouverai les moyens de travailler pour vivre… d’élever loin de tous les regards mon…

Elle ne put achever… Mais il y avait tant de candeur, tant de vérité dans le ton de cette réponse faite avec des flots de larmes, que tout soupçon injurieux dut s’évanouir.

— Ce qui s’est passé me chagrine beaucoup, mon enfant, reprit madame la marquise, mon fils n’est pas non plus exempt de reproches… mais enfin il fait tout ce qu’il peut faire !… et avec la dot…

— Madame la marquise, interrompit la jeune fille avec dignité, je n’accepterai pas le prix de mon déshonneur… À vous, la protectrice de mon enfance, je demande appui et secours pour m’éloigner d’ici… et après… après, vous n’entendrez plus jamais parler de moi… mais, votre nom… je le prononcerai tout bas, chaque jour, dans mes prières !…

— Aline, dit en s’interrompant avec émotion la jeune femme, à ce moment la fille du marquis de Lestanges baissa ses yeux, rougis de larmes, devant le domestique de son père…

L’altération de la voix du vieillard en rappelant dans des termes si convenables, si mesurés surtout, ces tristes détails, témoignait assez ce que son cœur honnête souffrait de me les révéler !… Il reprit :

— Madame la marquise me confia la mission de conduire Thérèse à Paris. Elle me remit cent louis, et me donna ses instructions à cet égard. Après, en terminant,