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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/60

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C’est là que durant dix-huit années, elle a pleuré et expié sa faute, dans la pratique de toutes les vertus… là, d’où elle est partie pour monter au ciel !… là, qu’est née Marie, placée en naissant par sa pieuse mère sous la protection de la Vierge. C’est là enfin que demeure encore la personne sur laquelle vous m’avez interrogé, madame.

La touchante histoire de la pauvre Thérèse m’avait trop vivement intéressée pour que je ne désirasse pas savoir tout ce qui avait rapport à l’enfance, à l’éducation de sa fille, à ce mariage aussi qui me désespérait… que je ne comprenais plus du tout !

— Saint-Jean, repris-je, un meilleur sentiment encore que celui de la curiosité me pousse à vouloir connaître tout ce qui concerne Marie : Thérèse a tout mon intérêt… je voudrais réparer, moi… je voudrais, mon bon Saint-Jean, donner à sa fille toute mon amitié !

— Oh ! madame ! madame ! que vous me rendez heureux ! s’écria-t-il avec joie. Comme sa vénérée mère, Marie mérite votre noble intérêt, madame.

— Dis-moi donc tout… Je veux tout savoir.

— Je vous dirai tout, madame, désormais tout sera glorieux pour la mémoire de l’une, et tout est pur et honorable dans la conduite de l’autre.

Il reprit : Après que Thérèse fut établie dans son petit logement, je me présentai, comme arrivant des Tremblayes, chez M. le marquis, auquel je remis