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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/68

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C’était sa première sortie depuis sa maladie occasionnée par l’entrevue du Luxembourg… Pendant sa longue convalescence, elle travaillait, il le fallait bien ! mais trop faible pour descendre et remonter ses quatre étages, elle ne sortait pas. C’était moi qui allais chercher et reporter son ouyrage ; se trouvant mieux, elle était allée rendre à Dieu ses actions de grâces de l’avoir conservée à sa chère petite fille, et en même temps acheter des objets nécessaires à ses travaux d’aiguille.

Ce jour elle a reçu le coup mortel. Une petite toux sèche, continue, ne la quitta plus. Les symptômes de la maladie de poitrine, à laquelle elle a succombé à trente-quatre ans, ne disparurent plus que par intervalles. Elle n’eut plus que des intermittences de santé, qui d’année en année devenaient plus rares.

Je suis convaincu que c’est la tendresse exaltée qu’elle portait à sa fille qui l’a soutenue autant de temps : Il faut que je vive… et je vivrai, Dieu le voudra… jusqu’à ce que ma fille n’ait plus besoin de moi, » disait-elle. Et cette foi vive, cette pieuse confiance, opéraient un miracle !

Marie, qui ne la quitta jamais une heure, ni le jour, ni la nuit, était une charmante enfant, douce, soumise, appliquée, tout ce que, dans son enfance, avait été sa pauvre mère ! Elle a reçu une bonne éducation, madame, bien simple, mais assez d’instruction pour développer son intelligence, et lui faire trouver quel-