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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/70

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Ce fut à cette époque qu’elle maria sa fille.



X


Dans la même maison que Thérèse, continua Saint-Jean, habitait sur le même carré, dans un petit logement en face du sien, une femme veuve avec son fils.

Longtemps elles étaient demeurées complétement étrangères l’une à l’autre. Leur connaissance datait du jour où on l’avait rapportée comme morte de Saint-Sulpice. Entre pauvres gens on s’assiste, madame. La voisine de Thérèse s’empressa de la secourir, la soigna, la veilla, et souvent, hélas ! depuis, elle avait eu l’occasion de continuer officieusement ses charitables fonctions de garde-malade.

Le hasard, qui dispose de tant de choses dans ce monde, avait voulu aussi que ce même jour le fils de madame Thibaut (c’était le nom de cette bonne voisine), alors apprenti dans une imprimerie, passant sur la place couverte d’élégantes voitures et de monde, entrât curieusement dans l’église pour voir le grand mariage qui s’y célébrait ; témoin de la scène de la chapelle de la Vierge, le bon cœur du jeune ouvrier lui avait fait abandonner la belle noce pour accompagner, avec la pauvre petite fille éplorée dans ses bras, le triste convoi qui, à sa grande surprise, était venu aboutir à sa propre demeure ; car il ne connaissait non