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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/73

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reuse que sa mère, elle ne connaîtra pas les dédains de l’orgueil… la honte… Elle sera la femme honorée d’un honnête homme…

Il ne m’a pas demandé si elle était riche ; il m’a dit qu’il savait qu’elle était sage et laborieuse… il m’a juré qu’il la rendrait heureuse… que toute sa vie il s’efforcerait de se rendre digne du trésor qu’il devrait à ma confiance.

J’ai foi dans le cœur du bon fils, en la parole de l’humble ouvrier… Dieu ne permettra pas que celui-là me trompe.

Thérèse avait pénétré dans mes plus secrètes pensées, et avec une admirable simplicité elle venait de les combattre une à une. En quelques mots tout était résumé, discuté, réfuté.

Elle ne s’excusa point de ne m’avoir point consulté, mais elle me tendit sa main amaigrie, et dans le regard affectueux, l’inflexion touchante avec laquelle elle ajouta : N’est-ce pas, mon ami, mon père, que j’ai raison ? ce qu’elle ne prononça pas fut exprimé.

— Oui, Thérèse, vous avez raison… j’avais tort, répondis-je.

Tout était expliqué, tout était entendu entre nous.

— Et, poursuivit-elle du même ton, vous voudrez bien remplir auprès de la pauvre enfant abandonnée l’office de père.

— Ce droit m’appartient, Thérèse. Je ne céderai à