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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/99

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frappante que celle de la fille de Thérèse, avec ma tante Hélène !

Et mes yeux pleins de larmes, en se détournant de Marie tombèrent sur le gracieux groupe que formaient à quelques pas d’elle ses deux enfants : le petit garçon, debout, une jambe relevée sur l’autre, avait le bras passé autour du cou d’une jolie petite fille dont les boucles blondes couvraient les épaules, et tous deux immobiles, silencieux, me considéraient curieusement.

— Les charmants enfants ! m’écriai-je avec effusion. Que vous êtes heureuse ! ajoutai-je involontairement en songeant que cet immense bonheur m’était refusé à moi !

— Ce sont de bons enfants, dit modestement la mère en leur jetant un regard d’amour, et en leur faisant à la fois un petit signe d’intelligence.

Mais ils ne bougèrent pas de place : mon trouble, ma pâleur, que faisait encore ressortir mon costume de grand deuil, les frappaient profondément ; et la surprise qu’occasionnait ma visite, déguisée discrètement par leur mère, se peignait naïvement dans la ténacité de leurs regards fixés sur moi.

Elle se leva, se pencha vers eux en disant à voix basse :

Jean, emmène Thérèse… va, mon amour… amuse ta petite sœur… et tout doucement, pas de bruit… fit elle en posant le doigt sur ses lèvres.