Page:Desperiers - Cymbalum mundi, Delahays, 1858.djvu/13

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une édition du Cymbalum, tirée à un grand nombre d’exemplaires et promptement épuisée, remit en honneur ces dialogues philosophiques qui n’ont rien à envier à ceux de Lucien. Nous avions réimprimé, à la suite de ces dialogues, non seulement un choix des poésies de Bonaventure Des Periers et sa charmante traduction de l'Andria de Térence, mais encore les Discours non plus melancoliques que divers, que Charles Nodier avait restitués à notre auteur. Cette édition du Cymbalum mundi est aujourd’hui assez rare et encore recherchée des amateurs.

Ce fut donc le succès de ces réimpressions qui engagea l'intelligent éditeur de la Bibliothèque elzévirienne à publier une édition complète des Œuvres françaises de Bonaventure Des Periers. M. A. Jannet confia le soin de cette édition à M. Louis Lacour, un des jeunes érudits qui doivent marquer avec éclat dans la science des livres. L'estime que nous inspire le mérite réel de M. Lacour ne nous empêchera pas de faire la part de la critique à l'égard de ses travaux sur Bonaventure Des Periers. Nous lui reprocherons, avant tout, de n'avoir pas rendu pleine justice à ses devanciers, en déclarant d'abord, avec une sorte de reconnaissance, qu'il leur devait la bonne fortune de pouvoir faire, en 1856, la première édition complète de l'auteur des Nouvelles Recreations et du Cymbalum mundi. La reconnaissance ne gâte rien, même en fait d'érudition. Certainement, si Charles Nodier n'eût pas réhabilité et même ressucité Bonaventure Des Periers, si nous n'eussions pas mis à la disposition du public les pièces justificatives de cette réhabilitation littéraire, en publiant, après un siècle d'oubli, la prose et les vers de ce grand écrivain, M. Louis Lacour n'aurait pas eu la peine de s'occuper de son édition. Nous ne croyons pas d'ailleurs qu'un savant doive prendre à tâche d'immoler et de faire disparaître tous ceux qui ont traité le même sujet que lui et avant lui. Nous reprochons donc à M. Lacour de parler un peu bien légèrement de Charles Nodier et de ses écrits, qu'il est capable plus que personne d'apprécier dignement, car pas une