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Page:Desrosiers - Âmes et paysages, 1922.djvu/56

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tumes et de chapeaux, mademoiselle Graziella ?

— Mais non, je me suis arrêtée devant la vitrine d’un magasin de confection pour hommes. C’était merveilleux, je vous l’assure. Les regarder en passant m’est toujours un plaisir infini. Puis avec un gros soupir, en commençant à tapoter sur la machine à écrire : « Il n’y a rien de comparable à une belle carte de mode ».

Prosper ouvre de grands yeux étonnés. Il lui semble qu’il saisit, mais il n’en est pas sûr.

Quelques jours se passent. Prosper trouve une fois dans son cahier un pli cacheté. Curieux et surpris il lit ces quelques mots, sans signature : « N’avez-vous jamais deviné que vous êtes l’élu de mon cœur, Monsieur Prosper ? » Il regarde timidement autour de lui. Graziella, les yeux au plafond, songe, perdue dans un beau rêve. Cependant vous allez savoir combien Prosper est un fin matois, un limier de première force ! Il découvre tout seul le N écorné du clavigraphe de sa voisine sur une copie qui traîne sur le bureau, et s’aperçoit qu’il est le même que celui du mystérieux billet. Et pince-sans-rire il arrive le premier le lendemain. L’enveloppe cachetée que Graziella ouvre à son tour contient ces