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l’École d’Aristote, un acte d’énergie et de courage que de se prononcer ouvertement contre leur absurde système ; et ce fut sans aucun doute la guerre constante qu’il fit aux incroyables niaiseries dont les Péripatéticiens surchargeaient l’enseignement, qui lui valut les persécutions incessantes et acharnées qu’il eut à subir plus tard. Avec les ignorants ou les fanatiques, on n’a jamais raison impunément.

C’est pendant la première année de son professorat à Pise que Galilée commença ses recherches sur la chute des corps et fit la découverte des lois suivant lesquelles la pesanteur s’exerce sur tous les corps de la nature.

Il élucida ses recherches et confirma ses découvertes par de nombreuses expériences faites du sommet de la tour penchée de Pise. C’est là qu’il posa les bases de la dynamique, science qu’il créait ainsi à 25 ans. Il prouva par l’expérience ce que Benedetti avait essayé de démontrer par le raisonnement seulement : « que tous les corps tombent de la même hauteur dans des temps égaux, » (dans le vide, bien entendu,) et il alla beaucoup plus loin que le savant Vénitien, en démontrant que les vitesses étaient proportionnelles aux temps, et que les espaces parcourus par un corps qui tombe sont entre eux comme les carrés des vitesses.

C’est au sujet de ces découvertes, qui paraissent si simples et si faciles à ceux qui les reçoivent toutes faites avec leurs nombreuses et importantes applications, que Lagrange s’exprime en ces termes, dans sa mécanique analytique :

La dynamique est la science des forces accélératrices ou retardatrices, et des mouvements variés qu’elles doivent produire. Cette science est due exclusivement aux modernes, et c’est Galilée qui en a jeté les premiers fondements. Avant lui on n’avait considéré les forces qui agissent sur les corps qu’à l’état d’équilibre ; et quoiqu’on ne pût attribuer l’accélération du mouvement des corps pesants dans leur chute qu’à l’action constante de la gravité, personne encore n’avait réussi à déterminer les lois de ces phénomènes d’après une cause si simple. Galilée a fait le premier ce pas important et a ouvert par là une carrière nouvelle et immense à l’avancement de la mécanique. La découverte des satellites de Jupiter, des phases de Vénus, des taches du soleil, que Galilée fit plus tard, ne demandaient que des télescopes et de