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les erreurs de l’église

science s’est montrée bien supérieure à la raison qui se prétend éclairée par le Saint-Esprit.

Sans doute Jésus a donné au lien matrimonial plus de solidité qu’il n’en avait dans les sociétés païennes, à l’exception de l’Inde. Il en a défini la perpétuité nécessaire et il a repoussé le principe de la répudiation, excepté en cas d’adultère. Mais son affirmation de la perpétuité du lien conjugal ne constituait ni la création du mariage, ni l’institution du sacrement, puisque le principe de la perpétuité existait déjà dans quelques codes civils, et que le sacrement a mis plusieurs siècles à se constituer.

Il est peut-être à propos de rappeler ici que Moïse, ou mieux les auteurs de la législation juive, avaient prohibé le célibat. Bien loin de concéder toutes sortes d’exemptions aux célibataires et de les accabler en quelque sorte de privilèges, la loi juive les flétrissait au contraire comme gens inutiles et même nuisibles à la société puisque ce sont surtout les célibataires qui pervertissent la femme. L’Église, elle, qui trouvait le vrai dans son livre sacré qu’elle attribue à Moïse, a préféré à son opinion celle des païens Pythagore et Zénon qui ont affirmé tous deux la supériorité du célibat. Elle a préféré Pythagore et Zénon à Moïse sur la question du célibat, comme elle a préféré Aristote à Jésus sur celle du prêt à intérêt, comme nous le verrons ailleurs.

Et quel a été le résultat pratique de son adoption