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XII
avant-propos

Je suis loin de me flatter de l’espoir que ma petite étude aura beaucoup de lecteurs. Je crois néanmoins pouvoir me permettre de prévenir ceux qui me feront l’honneur de la lire que je n’ai pas cru devoir retrancher les allusions que je fais quelquefois aux autres chapitres de mon ouvrage. Je dois aussi leur dire que quand je me sers de l’expression : le prêtre, il n’y faut pas voir la moindre intention hostile ou de défaveur quelconque envers les individus. Je respecte toutes les opinions sincères et je serais le dernier homme à contester qu’il y ait de grandes vertus dans le clergé. Ce que je combats c’est l’esprit de corps conduisant à cette fausse notion que l’Église a droit à la suprématie en tout ordre d’idées sur les gouvernements et les sociétés ; c’est l’esprit théologique, base d’action du sacerdoce dominateur. Je combats les violents du cléricalisme que flétrissait Grégoire-le-Grand, non les hommes modestes qui savent se tenir dans leur sphère et font passer la conscience avant l’ambition. L’expression le prêtre ne s’applique dans mon esprit qu’aux violents de l’ultramontanisme et du jésuitisme, son bras droit ; ne s’applique enfin qu’à l’esprit de domination ecclésiastique que la politique casse-cou de Pie ix a si largement développé dans le clergé.

L.-A. Dessaulles.