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sur le mariage et le divorce

n’était pas dissous pour cette cause depuis le concile de Trente, l’hérésie n’en formait pas moins un empêchement formel au mariage, à moins que le conjoint hérétique ne souscrivît aux trois conditions imposées par l’Église : 1o la partie catholique pratiquera sa religion sans obstacle de la part de l’autre partie ; 2o tous les enfants seront élevés dans le culte catholique ; 3o la partie catholique devra faire tous ses efforts pour convertir la partie protestante. C’était tout simplement faire entrer la désunion et la guerre dans la famille. Mais cette considération n’a aucune influence sur l’Église, qui ne voit qu’erreur, et le plus souvent erreur coupable, hors de chez elle, tellement coupable qu’elle a brûlé les hérétiques et les a fait massacrer par centaines de mille, avec la délicate attention en sus de faire enterrer les femmes toutes vives !

Sur cette question du mariage souvent annulé pour cause d’hérésie et souvent maintenu malgré l’hérésie, l’Église a montré son étonnante incompétence sur toutes les questions de droit naturel. Elle n’admet pas qu’il existe un droit quelconque en dehors d’elle. Personne n’a le droit de penser autrement qu’elle en religion. Personne n’a le droit d’examiner ses dogmes et de conclure autrement qu’elle. Personne n’a le droit de faire instruire ses enfants hors de ses écoles, quelque inférieures qu’elles soient aux écoles indépendantes d’elle. De même personne n’a le droit de contracter mariage en de-