Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
sur le mariage et le divorce

envoya son propre aumônier prier pour la pécheresse et réciter les prières refusées. On n’osa pas empêcher l’aumônier du roi de prier Dieu pour la grande comédienne.

Il semble aux gens sensés que quand quelqu’un a mené une vie irrégulière il a encore plus besoin de prières que les autres dans le système. Mais non ! Les bons pasteurs l’envoient amicalement à Satan. Comme il doit les aimer !

Il est bien clair que laisser l’état civil au clergé c’est exposer nombre de gens à toutes les avanies.

Quels cris et quelles fureurs dans les premiers temps du mariage civil, surtout sous la dévote Restauration ! C’était une impiété, un concubinage, une infamie, une prostitution, le mot a été dit. Le prince de Croy, archevêque de Rouen, fait afficher à la porte des églises les noms des personnes qui n’accomplissent pas leurs devoirs religieux et aussi ceux des concubinaires. Or ces concubinaires étaient ceux qui n’étaient mariés que civilement. Et un gouvernement bien confessé laissait ainsi insulter ceux qui avaient agi sous la sauvegarde de la loi.

Rendez aujourd’hui à l’Église les privilèges insensés qu’elle a réussi de siècle en siècle à arracher à l’autorité civile bien confessée, et les mêmes faits d’arrogance et de fanatisme deviendront de nouveau le pain quotidien des sociétés courbées sous le joug sacerdotal.

Le Croy de Rouen aurait peut-être dû songer à