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les erreurs de l’église

Le plus grand dérèglement de l’esprit est de croire aux choses parce qu’on désire qu’elles soient.

Non ! il faut renoncer à Adam comme personnage réel. Le mariage ne remonte pas plus à l’Adam juif qu’à l’Adima des Indous, car celui-là est légendaire au même degré que celui-ci, puisque la légende d’Adam a été copiée sur celle d’Adima qui a conséquemment la préséance d’âge.

V


Maintenant quant à ceux qui cherchent à se rendre philosophiquement compte des choses, et cela sans aucun parti pris d’hostilité ou d’opposition systématique, il faut bien qu’ils arrivent à la conclusion que le mariage n’offre réellement rien de ce qui constitue les autres sacrements. Il n’est pas un acte de religion per se comme le baptême ou la pénitence. Il n’est strictement en lui-même qu’un acte essentiellement physiologique. L’Église ne s’en est emparée que parce qu’elle y trouvait une source inépuisable d’influence sur les personnes, sur les familles, sur les cercles sociaux et même sur les gouvernements et les nations. Sa définition même d’un sacrement est fautive appliquée au mariage. Voyons un peu cette définition qui fera un peu rire ceux qui n’ont pas l’habitude de ces singulières formules.

Trois choses constituent un sacrement : 1o  l’institution divine ; 2o  le signe visible ; 3o  la communication de la grâce à l’âme du fidèle.