Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/93

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orienter, mais nous n’avons respiré à l’aise qu’en mettant pied à terre et en nous heurtant à de vraies pierres.

Dieu merci, dans la vie comme sur la mer, il y a des phares d’où la lumière peut atteindre les pauvres âmes qui s’égarent dans la brume. Mais pour la voir et en recevoir du secours, il ne faut pas fermer les yeux, s’étendre inerte et renoncer à chercher.

Savez-vous que j’ai des remords, ce soir, de vous avoir recommandé, jeudi dernier, de mettre du rêve dans votre vie ? Le rêve est si souvent créateur de brouillards qui nous cachent la Beauté et la Laideur, et les conséquences de nos actes…

Ah ! mes amis, rien n’est si difficile que de donner des conseils ! C’est bon pour les philosophes et les vrais sages qui sont « déjà entrés dans la victoire de l’âme ». Ceux-là sont des lumières qui savent guider et conseiller.

Mais au-dessus des sages et des saints de la terre, il y a, heureusement, Dieu, qui ne nous perd jamais de vue et qui nous protège même quand nous ne le voyons pas nous-mêmes.

Y a-t-il au monde une vraie mère qui doute de ce miracle de sollicitude ?


XXXVI

Le mystère des âmes


Ô les jolies heures de rêveries douces et de méditations sérieuses par les sentiers couverts d’herbes fines si délicieusement molles