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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/124

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Nous sommes stupéfaits des accusations futiles ou graves portées contre eux ; nous ne les trouvons même pas fondées sur des apparences, nos protestations soulèvent tant d’incrédulité, que nous nous taisons devant l’absolue inutilité d’un plaidoyer dont le seul résultat serait de remuer un peu d’air autour de nos paroles.

Comme il faudrait être prudents, réserver nos propres jugements sur ceux qui vivent autour de nous !

C’est difficile à cause des élans de sympathie qui entrent en jeu pour nous induire en illusion ou nous jeter dans l’injustice !

« Regardons avec des yeux d’amour et nous épellerons des choses sublimes. » Oui, c’est bien vrai, et le contraire aussi !

La sympathie-instinct donne ces yeux d’amour, visionnaires de « choses sublimes », et chimériques, défions-nous-en !

Certes, je veux des yeux d’amour pour regarder ceux que j’aime, mais c’est la sympathie-sentiment qui doit me les donner : ils regarderont avec attention, ils aimeront l’âme qui m’attire parce qu’ils l’auront comprise, et ils verront les « choses sublimes » cachées aux profanes.

Un nuage a éteint la bande de lumière rose, les atomes ne sont plus visibles… il y a longtemps que je bavarde !