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le Judas de ses frères, qui dotait le pays d’un Dœutz Canadien ! mais non, heureusement cet homme n’est pas canadien ! il porte un nom anglais ; il n’est ni bon anglais ni bon canadien, et l’honneur canadien n’est nullement entaché de sa flétrissure !!!

Les hommes les plus perdus, les natures les plus bourbeuses ont eu horreur de la délation, ont résisté aux séductions et aux menaces, ont refusé de nommer leurs complices, de révéler leurs actes : même parmi les criminels, celui qui consent à devenir témoin de la couronne est déshonoré. Le Dr. Nelson, lui, après avoir combattu avec ses frères pour une noble cause, celle de l’indépendance de leur pays, vient, dix ans après les événements, sans à propos, sans être provoqué, sans être sollicité ni menacé, sans qu’on ait fait miroiter à ses yeux, comme on le fait à ceux du criminel la perspective du pardon, s’en vient, dis-je, publier ce qui, quand on croyait qu’il avait de l’honneur, avait été mis sous cette sauvegarde ; s’en vient, en un mot, offrir au gouvernement le sang de ceux qui ont été ses amis ; car pour ses révélations, de nouveaux procès pouvaient être intentés ; et de ce qu’ils ne le seront probablement pas, il ne suit pas qu’il n’a pas été offert !

Il y a donc eu des centaines de criminels qui ont mieux compris la foi jurée, qui ont mieux respecté leurs engagements formels ou tacites que M. le Dr. Wolfred Nelson !! avec cette différence encore en leur faveur qu’ils n’avaient affaire qu’a des hommes mis au banc de la loi