vous que dans les campagnes, en général, le taux commun de l’intérêt, entre cultivateurs, excède ordinairement 25 pour 100 et que les prêts à 50 pour 100 ne sont pas rares ?
Maintenant passez aux États-Unis ; et vous y venez des capitaux en abondance, les transactions faciles, la propriété ayant une valeur stable et à l’abri des fluctuations qu’elle éprouve ici.
Là les capitalistes, les prêteurs se donnent autant de mal pour placer leur argent qu’ici les emprunteurs pour en trouver ! !
Là l’homme qui a besoin d’argent en trouve, sans difficulté, sur des garanties avec lesquelles il est de toute impossibilité de s’en procurer ici.
Enfin, Messieurs, il est venu en ma connaissance, ces jours derniers, un fait qui est plus concluant que tout ce que j’ai eu l’honneur de vous dire jusqu’à présent, et qui prouve à l’évidence combien sont erronées, combien sont malhonnêtes, les assertions répétées à satiété par les journaux et les partisans du régime colonial ; « que le Canada peut se regarder comme étant sous presque tous les rapports, sur un pied d’égalité parfaite avec les États-Unis. »
Dernièrement un lot de terre d’environ deux cents arpents en superficie s’est vendu dans le voisinage d’Odeltovn. Il était divisé à peu près par moitié par la ligne entre les États-Unis et le Canada.
La partie qui est en Canada, et sur laquelle sont construites une bonne maison de ferme et ses dépendances, s’est vendue QUINZE PIASTRES L’ARPENT, améliorations comprises : la partie qui se trouve dans les États-Unis et sur laquelle aucunes constructions n’existent, s’est vendue TRENTE SIX PIASTRES L’ARPENT ; et néanmoins la valeur intrinsèque du sol était la même dans les deux parties ! !
Est-il besoin d’autre chose pour démontrer et expliquer l’abondance des capitaux dans les États-Unis, et leur rareté ici ?
Eh bien, Messieurs, si tout le monde ne sait pas encore que notre gouvernement responsable n’est qu’une mauvaise parodie, un absurde replâtrage des institutions constitutionnelles de l’Angleterre, tout le monde se ressent de la dépréciation de la propriété et de la rareté des capitaux ; tout le