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de l’infinitif présent et du participe passé.

En latin, il y a de plus un futur, qui est un tems simple ou un tems légitimement composé de l’infinitif présent et du participe futur. En italien, et dans les autres langues, il se rend par une périphrase.

Quant au prétendu futur-passé latin, ce n’en est point un ; ou du moins, s’il en fait les fonctions, c’est par un véritable renversement d’idées, contraire à la saine analogie. En effet, futurum fuisse

c’est mot-à-mot avoir été devant être, avoir été celui qui sera, en un mot, avoir été dans un certain état. C’est un emploi particulier du passé de l’infinitif, un véritable tems passé.

Pour lui donner une signification future, pour lui faire signifier être celui qui aura été, devoir être ayant été, il faut transporter l’expression future du participe, au passé de l’infinitif, et l’expression passée de l’infinitif, au futur du participe. Un tel renversement d’idées peut être autorisé par l’usage ; mais il n’est pas fondé en raison. Cependant, s’il n’avait pas lieu, scio me futurum fuisse, voudrait dire exactement, je sais que j’ai été devant être,

que j’ai été celui qui sera ; et