Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/145

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comment se forment toutes nos connaissances. C’est cette dernière partie de la science, qui mérite plus spécialement le nom de logique ; mais on voit qu’elle est absolument illusoire, si elle ne suit pas rigoureusement des deux autres. Avant d’entrer dans cette nouvelle carrière, je crois devoir revenir encore une fois sur ce que j’ai dit relativement au jugement, que j’ai toujours représenté comme un acte de notre esprit, par lequel nous voyons qu’une idée en renferme une autre, en ajoutant que tous nos raisonnemens ne sont jamais que des séries de jugemens successifs, par lesquels nous voyons que cette seconde idée en renferme une troisième, celle-là une quatrième, et ainsi de suite jusqu’à la dernière ; ensorte que la première renferme cette dernière, ou que le raisonnement est faux. Nous avons vu dans le discours préliminaire, que jusqu’à Condillac on n’avait point analysé avec soin l’acte intellectuel, appelé jugement. d’après un examen superficiel de nos idées, on s’était persuadé que ce sont les idées générales qui renferment les idées particulières, et que ce sont les propositions générales qui sont la source de la vérité des propositions particulières. En conséquence, pour s’assurer si une proposition douteuse est vraie, on pensait