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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/146

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qu’il n’y a qu’à joindre son attribut

à un moyen terme pour en former une proposition générale, que l’on appelait majeure, et ensuite joindre ce même moyen terme au sujet de la proposition mise en question, dans une autre proposition appelée mineure, et que si cette majeure et cette mineure sont vraies, la proposition dont il s’agit l’est nécessairement ; et on croyait que c’est là tout l’artifice de nos raisonnemens, et la source unique de leur justesse. Sans doute ce procédé est bon pour déduire une conséquence d’une proposition générale ; mais premièrement il ne sert à rien pour s’assurer de la vérité de cette proposition générale ; ainsi l’art est incomplet : et avant de s’occuper de la justesse de nos raisonnemens, il aurait fallu établir en quoi consiste la justesse de nos jugemens ; il aurait fallu analyser l’acte de juger. D’ailleurs il n’est pas vrai que ce soient les idées générales qui renferment les idées particulières, ni que ce soient les propositions générales qui soient la cause et la source de la vérité des propositions particulières. Nous avons expliqué comment ces opinions sont fausses et contraires aux faits, et pourquoi en les adoptant on ne peut se faire aucune idée nette des opérations de notre intelligence, ni assigner aucun vrai