Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/167

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portent des jugemens différens des idées exprimées par les mêmes signes ; et cela complète ce que j’avais à dire sur la formation de nos idées, et sur le jeu de nos facultés intellectuelles. Tout ceci étant bien entendu, il est temps d’entrer en matière. Nous voulons nous rendre compte de la combinaison et de la déduction de nos idées, trouver la base et le fondement de toutes nos connaissances, et découvrir les caractères et les causes de la vérité et de l’erreur. La première chose à faire est donc de chercher s’il y a dans ce monde vérité et erreur,

et ce que c’est que la certitude.

car jusqu’à présent nous avons étudié les phénomènes de notre intelligence, nous avons raisonné sur ces phénomènes le mieux que nous avons pu ; mais nous n’avons pas encore dit en quoi consiste la cause première de toute certitude. Nous avons fait comme les hommes sont obligés de faire toujours. Ils commencent par agir, par se servir de leurs facultés ; et c’est par l’usage même qu’ils en font qu’ils apprennent à connaître leur efficacité. Nous avons donc eu raison d’employer nos facultés intellectuelles à s’observer et à se connaître elles-mêmes : mais actuellement que par la suite de cette analyse nous sommes arrivés à tâcher de déterminer la nature,